Deux mois sont passés depuis qu’Electronic Arts a sorti le très attendu opus de football FIFA 21. Pourtant, la grogne des joueurs monte de plus en plus et pointent du doigt les nombreux défauts du jeu et les pratiques commerciales du développeur canadien. Comment FIFA et son mode de jeu phare Ultimate Team en sont arrivés là ? Décryptage de pronos-foot.fr.
Un gameplay désastreux qui déçoit d’année en année
FIFA n’est certainement pas reconnu du public comme étant un jeu de football réaliste, puisqu’il délaisse les mécaniques usuelles du sport pour une approche basée sur la vitesse et les gestes techniques. Plus arcade que son concurrent japonais Pro Evolution Soccer, FIFA a néanmoins trouvé son public pour s’imposer comme la référence vidéoludique du football. L’arrivée du moteur Frostbite sur FIFA 17 a cependant entraîné le jeu dans une lente et vertigineuse chute. Collisions irréalistes, bugs en tout genre, défenses catastrophiques… Chaque FIFA qui sort est la cible de vives critiques d’une communauté dégoûtée par les errances et défaillances d’un jeu vidéo qui ressemble de moins en moins au football de nos jours.
Les tensions atteignent leur paroxysme sur le très populaire mode de jeu Ultimate Team. Encourageant les joueurs à bâtir leur équipe de rêve en obtenant les joueurs convoités dans des packs de cartes, Electronic Arts pousse de plus en plus son public vers la compétition. Adieu le plaisir et place aux longues et stressantes compétitions du week-end où seule la gagne compte. Cela pourrait convenir aux joueurs si le gameplay ne serait pas aussi déséquilibré et incohérent. Combien de joueurs ont pesté contre le « script » qui les prive d’une victoire pourtant méritée ? Au-delà de la frustration de la défaite, un constat s’impose lorsque l’on regarde l’écran de plus près : contre (dé)favorables, défenses aux abois, buts de la 45e minute, dégagements ratés du gardien… La liste des bugs est tellement longue qu’il faudrait certainement écrire un recueil pour tous les répertorier.
Electronic Arts semble toutefois avoir écouté les doléances de sa communauté et dans une campagne marketing de grande ampleur, l’informe d’une refonte totale du système de jeu : les fondamentaux foot. En clair, les développeurs ont promis de corriger les nombreux défauts du jeu et de proposer une dynamique de jeu plus réaliste. Malheureusement par l’intermédiaire d’une mise à jour dont seul EA a le secret, les belles promesses aperçues à la sortie du jeu se sont vites évaporées pour laisser place à un jeu insipide. Pire encore, le gameplay semble avoir régressé de manière telle qu’on le qualifie de pire FIFA jamais développé, pire que son prédécesseur lui aussi vivement contesté. Une autre interrogation subsiste, comment se fait-il que des Allan Saint-Maximin et Wissam Ben Yedder, bons joueurs de football mais cependant pas des cadors, soient meilleurs dans Ultimate Team que ne le sont Robert Lewandowski et Angel Di Maria ?
Un système de collisions complètement aux fraises
Une volonté d’exploiter au maximum Ultimate Team
Un seul détour sur les forums de jeux vidéos suffisent à s’en convaincre : la priorité de l’éditeur canadien n’est pas à la satisfaction du joueur. Attaqué de toute part et empêtré dans diverses affaires judiciaires pour l’implémentation abusive de micro-transactions dans leurs créations, Electronic Arts se défend férocement, arguant ne pas être responsable d’une addiction qui touche de plus en plus les joueurs. Pourtant les actes du développeurs traduisent le contraire, les événements promotionnels se multipliant à une vitesse hallucinante. Chaque semaine apporte son lot de cartes multicolores avec des statistiques très augmentées. Les Rashford, Messi et autres Mbappé sont alléchants mais peu sont les joueurs qui auront le privilège de les obtenir.
Pour ce faire, il faut passer de très longues heures derrière sa console ou bien alimenter son compte pour acquérir des points FIFA. L’objectif est de récupérer de packs, des précieux sésames pour espérer obtenir le joueur tant convoité. Toute la mécanique mise en place par Electronic Arts est savamment pensée pour entraîner le joueur dans une spirale addictive : couleurs criardes, musique agressive, feux d’artifices… On croirait avoir mis une pièce dans une machine à sou d’un quelconque casino pourtant on a bien à faire à un jeu vidéo accessible aux joueurs de plus de trois ans. Outre les prix franchement abusifs (vingt-cinq euros pour trente joueurs or rares !), c’est la difficulté d’obtenir une carte prestigieuse qui interpelle. En effet, dépenser vingt-cinq euros ne garanti pas de « packer » une carte promotionnelle ou une légende du football. Se défendant d’offrir aux joueurs des « surprises mécaniques »(sic), les pratiques du géant canadien s’apparentent surtout à des jeux d’argent non réglementés par les institutions.
Certes les voix commencent à s’élever et l’affaire des avocats Psyko17, célèbre youtubeur FIFA suisse, a fait grand bruit le printemps passé. Les gouvernements belges et néerlandais ont pris les devants et définitivement banni les points FIFA du jeu pour leurs citoyens. Mais aussi louables que sont ces actions, elles ne pèsent pas grand chose face au marketing agressif d’Electronic Arts. L’éditeur s’en donne à cœur joie et promeut son mode Ultimate Team dans les magasines pour enfants et sur les plate-forme de streaming. Nombreux sont les influenceurs qui ferment les yeux sur les pratiques d’EA et multiplient les « packs opening », dépensant des centaines voire des milliers d’euros en micro-transactions en une seule soirée. La stratégie peu éthique du développeur porte ses fruits, et malgré des critiques constantes envers Ultimate Team, cela n’empêche pas Electronic Arts d’écouler ses packs à la vitesse de l’éclair et d’engranger des bénéfices colossaux, à hauteur du milliard et demi de dollars annuel.
Le youtubeur suisse Psyko17, dénoncant les abus sur FIFA Ultimate Team
Un Ultimate Team ennuyeux et ultra-compétitif
Les années 2010 sont celles qui ont vu l’avènement de l’e-sport sur la scène du jeu vidéo. Bien plus qu’un divertissement, le jeu vidéo est devenu une compétition acharnée où les meilleurs joueurs s’affrontent dans des tournois à fort enjeu. L’importance de l’e-sport est tel qu’il s’invite désormais sur les consoles de salon, et de nombreux jeux comme FIFA 21 s’orientent de plus en plus vers la compétitivité. Ainsi, de nombreuses compétitions hebdomadaires rythment le quotidien de FUT et opposent des challengers du monde entier désireux d’exprimer leurs talents sur le terrain virtuel. EA Sport a flairé le bon coup avec l’e-sport et développe depuis des compétitions pour joueurs professionnels autour du globe. Les joueurs plus modestes ne sont pas en reste et ont la possibilité de s’affronter en Division Rivals et lors du très sélectif FUT Champions en fin de semaine. Constatons une bizarrerie, le mode match amical (insistons sur le mot amical) est devenu une arène… compétitive. Absurde.
Le mode de jeu Ultimate Team a tout pour séduire les compétiteurs les plus acharnés mais délaisse ceux qui ont moins de temps à consacrer pour les matchs en ligne. Il n’y a ainsi presque plus de défis pour ceux qui souhaitent aller à leur rythme dans les modes hors-ligne. FUT ne prend donc plus son temps et pousse le joueur à jouer toujours plus pour récupérer d’attrayantes récompenses. Pas un jour ne passe sans qu’un défi création d’équipe ou un objectif ne soit publié, ce qui incite le joueur à rester collé derrière son écran et à jouer toujours plus. Bien qu’il soit important de proposer du contenu pour maintenir l’intérêt des joueurs, la surabondance tue progressivement l’intérêt de ceux-ci à l’égard du jeu. Proposer une carte boostée de Kingsley Coman dans les objectifs est une très bonne idée en soit, cependant elle sera éclipsée quelques jours plus tard par une carte supérieure en qualité. En plus de demander des conditions assez délirantes, ces défis s’avèrent être chronophages pour un joueur qui doit en plus jongler avec sa vie professionnelle et familiale. Exit le plaisir, s’il souhaite obtenir la récompense le joueur lambda doit enchaîner les matchs face à des adversaires prêts à tout pour triompher, et même à tricher exploiter les (nombreux) bugs du jeu s’il le faut. Le joueur est une oie que l’on gave jusqu’à la gabegie, le frustrant et le poussant à jouer et à dépenser dans un cercle d’addiction infini.
Autrefois novateur et amusant, Ultimate Team a perdu ses plus beaux apparats pour devenir un produit fade et répétitif. C’est d’autant plus marquant quand on constate que les SBC icônes, Ligues et joueurs auparavant très appréciés par la communauté ont été bridés par EA Sports. L’achat revente, alternative crédible pour bâtir son équipe de rêve sans injecter de l’argent dans le jeu, est férocement combattue par l’éditeur nord-américain qui multiple les manipulations douteuses du marché des transferts et manœuvres pour déstabiliser les traders en herbe. Cela ne serait pas aussi dérangeant si cela ne viserait pas à forcer la main au joueur pour qu’il consomme des points FIFA. Le mode Ultimate Team a de nombreux atout à faire valoir mais est victime des décisions d’une compagnie qui met tout en œuvre pour traire au maximum la vache à lait. Il en est de la responsabilité de la communauté de faire cesser ces agissements si elle souhaite retrouver du plaisir sur leur mode de jeu préféré. Mais au regard des comportements inciviques et des business parallèles qui fleurissent sur la toile, on est en droit d’en douter.
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